Taxe de séjour à Kyoto : ce qui change en 2026, qui paie et comment économiser
Madrid, Espagne
Sommaire
- L’essentiel à retenir
- Taxe de séjour de Kyoto : quézaco ?
- Nouvelle grille à partir du 1ᵉʳ mars 2026
- Qui paie et qui est exempté ?
- Kyoto est-elle une exception au Japon ?
- Pourquoi Kyoto augmente la taxe de séjour ?
- Pourquoi cette taxe sera bénéfique aux voyageurs
- Questions les plus fréquentes
Le Conseil municipal de Kyoto a approuvé cette ordonnance en mars 2025, puis le ministère japonais des Affaires intérieures et des Communications l’a définitivement entérinée en octobre 2025. Il s’agit de la première révision d’ampleur depuis l’instauration de la taxe de séjour en octobre 2018, marquant près de huit années de stabilité avant ce virage majeur.
Les autorités municipales assument clairement leur choix : les touristes doivent contribuer au financement des mesures contre le surtourisme. Alors que Kyoto continue d’attirer des millions de visiteurs internationaux vers des sites emblématiques comme le Pavillon d’Or (Kinkaku-ji) et le sanctuaire Fushimi Inari, la ville fait face à des défis inédits pour gérer les foules tout en préservant son patrimoine culturel.
L’essentiel à retenir
À partir du 1ᵉʳ mars 2026, la taxe de séjour à Kyoto augmentera fortement ; les séjours haut de gamme pourront être taxés jusqu’à 10 000 ¥ (56,50 €) par personne et par nuit.
Les taux actuels, compris entre 200 et 1 000 ¥ par nuit, seront entièrement réorganisés et multipliés jusqu’à dix.
La nouvelle grille vise principalement les hébergements de luxe facturés 100 000 ¥ (565 €) ou plus par nuit, tout en maintenant des taux plus bas pour les voyageurs au budget plus restreint.
Les groupes scolaires et les établissements de garde pour les enfants de moins de 3 ans tels que crèches, jardins d’enfants et service de garde certifiés resteront totalement exonérés.
Les recettes attendues devraient presque doubler, passant d’environ 5,9 à 12,6 milliards de yens par an, afin de financer les infrastructures et la lutte contre le surtourisme.
Taxe de séjour de Kyoto : quézaco ?
La taxe de séjour de Kyoto est un prélèvement par personne et par nuit appliqué aux voyageurs qui séjournent dans les différents établissements d’hébergement de la ville. Mise en place en octobre 2018, elle s’applique aux hôtels, auberges, maisons d’hôtes, ryokan traditionnels et hébergements relevant de la loi japonaise sur les hôtels et auberges (Hotel and Inn Business Act), ainsi qu’aux locations privées enregistrées au titre de la loi sur l’hébergement privé (Private Lodging Business Act, minpaku).
Cette taxe est collectée directement par l’établissement, au choix lors de l’enregistrement (check-in) ou du départ (check-out). Concrètement, le montant est ajouté à la note d’hébergement : les clients s’en acquittent en même temps que leur facture, et non via un paiement séparé auprès de la ville.
Pensée par les autorités locales, cette taxe vise à générer des revenus dédiés à l’amélioration des infrastructures liées au tourisme et à la gestion des flux de visiteurs. Contrairement aux impôts municipaux généraux, ces fonds sont spécifiquement affectés à l’atténuation de l’impact du tourisme sur les équipements publics et au renforcement de l’attractivité de Kyoto en tant que grande ville culturelle internationale.
Sur le plan juridique, le cadre de la taxe de séjour de Kyoto a nécessité l’aval du ministère japonais des Affaires intérieures et des Communications, chargé d’encadrer la fiscalité locale. Cette procédure d’approbation garantit la conformité des politiques fiscales avec la réglementation nationale et évite de créer des distorsions de concurrence entre les villes.
Nouvelle grille à partir du 1ᵉʳ mars 2026
La taxe de séjour de Kyoto passe de trois à cinq tranches, entièrement reconfigurées.
Voici l’évolution des montants selon le prix de la nuitée (par personne, par nuit) :
Moins de 6 000 ¥ (33,90 €)
Actuel : 200 ¥ (1,13 €)
Au 1ᵉʳ mars 2026 : inchangé
6 000–19 999 ¥ (33,90–112,99 €)
Actuel : 200 ¥ (1,13 €)
Au 1ᵉʳ mars 2026 : 400 ¥ (2,26 €)
20 000–49 999 ¥ (113–282,49 €)
Actuel : 500 ¥ (2,83 €)
Au 1ᵉʳ mars 2026 : 1 000 ¥ (5,65 €)
50 000–99 999 ¥ (284–564 €)
Actuel : 1 000 ¥ (5,65 €)
Au 1ᵉʳ mars 2026 : 4 000 ¥ (22,60 €)
À partir de 100 000 ¥ (≥ 565 €)
Actuel : 1 000 ¥ (5,65 €)
Au 1ᵉʳ mars 2026 : 10 000 ¥ (56,50 €)
Cette refonte touchera particulièrement les établissements de luxe comme le Park Hyatt Kyoto et le futur Imperial Hotel, Kyoto, dont l’ouverture est prévue en mars 2026, le même mois que l’entrée en vigueur des nouveaux barèmes.
À titre d’exemple, un couple séjournant une semaine dans un hôtel de luxe s’acquittera de 140 000 ¥ (environ 790 €) de taxe de séjour à elle seule, en plus du prix de la chambre, contre un maximum de 14 000 ¥ auparavant pour la même durée.
Qui paie et qui est exempté ?
La taxe de séjour s’applique à tous les voyageurs âgés de 12 ans et plus séjournant dans un hébergement à Kyoto. Ce seuil d’âge allège donc la facture des familles : les enfants de moins de 12 ans ne paient pas cette taxe.
Plusieurs exemptions demeurent, en particulier pour les voyages scolaires. Les élèves et les enseignants participant à des sorties pédagogiques sont totalement exonérés, en reconnaissance de la valeur éducative d’une immersion dans l’histoire et la culture de Kyoto.
Les services de garde d’enfants certifiés, ainsi que leurs accompagnateurs, bénéficient également d’une exonération. Ces dispositions garantissent que les voyages à visée éducative ou destinés à la jeunesse conservent un accès abordable aux richesses culturelles de la ville.
Kyoto est-elle une exception au Japon ?
Avec sa nouvelle grille, Kyoto s’impose comme la ville japonaise où la taxe d’hébergement est la plus élevée, dépassant toutes les autres municipalités appliquant des dispositifs similaires.
Tokyo a été pionnière en la matière, en introduisant sa taxe en 2002. Ses taux actuels vont de 100 à 200 ¥ par personne et par nuit, ce qui rend le nouveau plafond de Kyoto cinquante fois supérieur au maximum tokyoïte.
Osaka a instauré sa taxe en 2017, comprise entre 100 et 300 ¥ par personne et par nuit selon le prix de l’hébergement. Même au plus haut, Osaka ne représente qu’environ 3 % du nouveau palier “luxe” de Kyoto.
À ce jour, c’est Niseko, à Hokkaidō, qui détenait le record national avec 2 000 ¥ par personne et par nuit. Le nouveau plafond de Kyoto, à 10 000 ¥, quintuplera cette référence et établira un précédent inédit pour la fiscalité touristique municipale.
En avril 2025, treize municipalités au Japon appliquaient déjà une taxe de séjour, et près d’une cinquantaine d’autres envisageaient d’en introduire une. Aucune, toutefois, n’atteint l’ampleur des hausses prévues à Kyoto.
Pourquoi Kyoto augmente la taxe de séjour ?
La décision de Kyoto d’augmenter fortement la taxe de séjour répond à des défis croissants : gérer des volumes de visiteurs sans précédent tout en préservant l’intégrité culturelle de la ville et la qualité de vie de ses habitants.
Les sites emblématiques subissent un surtourisme marqué. Au Pavillon d’Or, l’affluence compromet souvent l’atmosphère de contemplation pour laquelle le lieu a été conçu. Au sanctuaire Fushimi Inari, les célèbres toriis vermillon attirent des foules qui saturent des allées étroites, autrefois parcourues par un nombre restreint de pèlerins.
Le Japon a enregistré des chiffres records de fréquentation étrangère ces dernières années, avec plus de 35 millions de visiteurs internationaux en 2024. L’objectif national ambitieux d’atteindre 60 millions de touristes d’ici 2030 exige des infrastructures renforcées et des dispositifs plus fins de gestion des flux, en particulier dans des destinations historiques comme Kyoto.
Comment les recettes seront-elles utilisées ?
La hausse attendue des recettes (d’environ 5,9 à 12,6 milliards de yens par an) financera un ensemble d’actions pour atténuer l’impact du tourisme sur les infrastructures de Kyoto et préserver son patrimoine.
Amélioration des infrastructures publiques. Les moyens supplémentaires permettront d’augmenter la capacité des transports en commun, d’élargir les trottoirs dans les zones très fréquentées, d’améliorer la signalétique et de rénover des équipements publics soumis à une forte pression touristique. La ville prévoit des aménagements calibrés pour absorber des flux plus importants.
Dispositifs de gestion des foules. Les fonds soutiendront la mise en place de systèmes de réservation pour les sites les plus prisés, des créneaux horaires d’entrée, le déploiement de personnels supplémentaires sur le terrain et la création de points de vue alternatifs afin de répartir plus harmonieusement les visiteurs.
Protection du patrimoine culturel. L’affluence accélère l’usure des bâtiments pluriséculaires, des jardins et des objets d’art. Des budgets accrus permettront une maintenance plus fréquente, des opérations de conservation spécialisées et des mesures de protection contre les dégradations (contacts, prises de vue inappropriées) et les facteurs environnementaux aggravés par la densité des foules.
Relations habitants–visiteurs. Des programmes visant à réduire les frictions entre touristes et riverains seront financés, notamment des actions pédagogiques pour sensibiliser les visiteurs aux comportements attendus dans les quartiers traditionnels et sur les sites culturels.
Enfin, la ville ambitionne de renforcer l’attractivité culturelle de Kyoto en encourageant une découverte plus profonde qu’un simple « survol » des lieux. L’objectif : attirer des voyageurs à plus forte valeur, qui prolongent leur séjour et s’engagent de manière plus significative avec la culture locale.
Alt: Lanternes rouges traditionnelles du sanctuaire de Kifune, Kyoto, Japon
Pourquoi cette taxe sera bénéfique aux voyageurs
Jeremy Batt, chef de produit chez Japanspecialist, explique : « Je comprends que certaines unes puissent paraître alarmistes, mais ce n’est pas une “taxe piège”. La taxe de séjour de Kyoto finance des améliorations dont les voyageurs profitent concrètement : davantage de bus sur les itinéraires panoramiques, des rues plus propres, une signalétique plus claire et la préservation des trésors culturels. Résultat : des trajets plus confortables, des cheminements mieux aménagés et des informations plus lisibles quand vous passez d’un temple à l’autre. Certes, les hôtels à Kyoto seront un peu plus chers ; si vous cherchez une option plus économique, envisagez de loger à proximité, à Ōtsu, Osaka, Kobe ou Nara. »
Temps de trajet indicatifs depuis Kyoto :
Ōtsu : 9–10 min en JR
Osaka : 23–30 min en JR ; 12–15 min en Shinkansen jusqu’à Shin-Osaka
Nara : 44–48 min en JR Miyakoji Rapid
Kobe : 51 min en JR jusqu’à Sannomiya ; 32 min en Shinkansen jusqu’à Shin-Kobe
Vous pourrez ainsi explorer les sites iconiques en journée, puis retrouver, le soir, une base plus calme avec d’excellents restaurants et bars de quartier, à l’écart de l’agitation touristique.
« Pour diffuser l’affluence au-delà des lieux les plus courus, nous orientons aussi nos clients vers de superbes coins de Kyoto, moins médiatisés, qui bénéficient précisément de ces investissements : le temple Shinnyodō, près du Chemin de la Philosophie (magnifique en automne), Hōnen-in (un joli détour avec ses motifs saisonniers de sable) et les vallées du nord, Kurama & Kibune (mes favoris personnels, avec de merveilleux temples et des sentiers de randonnée) », ajoute Jeremy Batt.
Questions les plus fréquentes
Quand la nouvelle taxe hôtelière entre-t-elle en vigueur ? S’applique-t-elle aux réservations faites avant mars 2026 ?
Les nouveaux barèmes prennent effet le 1ᵉʳ mars 2026 et s’appliquent à tout séjour débutant à cette date ou après, quel que soit le moment de la réservation. Les voyageurs ayant réservé avant l’annonce mais séjournant après le 1ᵉʳ mars 2026 paieront donc les nouveaux montants. Les hôtels devraient informer les clients déjà réservés pour éviter toute confusion au check-out.
Comment la taxe est-elle calculée pour les groupes ou les chambres familiales ?
La taxe est indiquée par personne et par nuit : elle se multiplie selon le nombre d’occupants, indépendamment de la configuration de la chambre. Par exemple, une famille de quatre personnes payant 80 000 ¥ la nuit s’acquittera de 4 000 ¥ par personne, soit 16 000 ¥ de taxe par nuit au total. Les enfants de moins de 12 ans sont exonérés.
Y a-t-il d’autres frais ou taxes à prévoir, en plus de la taxe de séjour à Kyoto ?
Oui. La taxe de séjour est distincte de la taxe nationale sur la consommation (actuellement à 10 %) et de tout frais de service éventuellement appliqué par l’hôtel. Certains établissements peuvent aussi facturer des frais d’établissement ou services additionnels.
Peut-on payer la taxe à l’avance ou est-elle toujours réglée à l’hôtel au check-in/check-out ?
La taxe de séjour est payée directement à l’établissement au moment du check-in ou du check-out. Elle ne peut pas être prépayée séparément, ni intégrée en amont dans une réservation en ligne. Le règlement s’effectue en yens (espèces) ou par carte bancaire, en même temps que les autres frais.
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